Sous-virage : que faire lorsque la voiture continue à avancer tout droit ?

0
1425
Sous-virage
© GettyImages / peepo

Le sous-virage est une situation de conduite dans laquelle même les automobilistes les plus prudents peuvent se retrouver. Découvrez ici ce qu’est au juste le sous-virage, ce qui le provoque et comment bien réagir.

Que signifie sous-virage ?

Le sous-virage est une situation de conduite dans laquelle le véhicule ne suit pas la trajectoire définie par le conducteur via un mouvement de direction, mais continue plus ou moins à rouler en ligne droite. En cas de sous-virage, le véhicule glisse sur les roues avant vers l’extérieur du virage.

Le terme sous-virage est utilisé en dynamique du véhicule pour décrire le comportement autodirectionnel d’un véhicule. Cela signifie que le véhicule ne se déplace pas dans la direction dans laquelle le conducteur le dirige. Dans ce cas l’angle d’inclinaison des roues avant est supérieur à l’angle d’inclinaison des roues arrière.

Que signifie le survirage ?

Le survirage est un comportement de direction propre d’un véhicule qui s’oppose au sous-virage. En cas de survirage, le train arrière d’un véhicule dérape dans un virage. Le véhicule tente en quelque sorte de prendre un virage plus serré que ne le prévoit le conducteur. En cas de survirage, l’angle d’inclinaison des roues arrière est supérieur à l’angle d’inclinaison des roues avant. L’arrière du véhicule glisse sur les roues arrière vers l’extérieur du virage.

Sous-virage
© GettyImages / Bernhard Lang

Comment se produit le sous-virage ?

Lorsque vous prenez un virage, votre voiture est entraînée vers l’extérieur par la force centrifuge. Cette force centrifuge est contrebalancée par les forces latérales des roues. L’importance de ces forces latérales dépend de différents facteurs. Les forces latérales dépendent notamment de la nature de la chaussée, du profil des pneus et du mélange de caoutchouc des pneus.

L’angle d’inclinaison des roues, déjà mentionné, joue également un rôle dans l’importance des forces latérales. L’angle d’inclinaison est l’angle entre la butée de direction et la ligne de déplacement du véhicule. Un certain angle d’inclinaison est nécessaire pour que les forces latérales puissent se développer.

Lorsque vous conduisez votre voiture en ligne droite, l’angle d’inclinaison et les forces latérales sont nuls. Les forces latérales maximales sont atteintes à un angle d’inclinaison d’environ 8 à 12 degrés. Ensuite, elles diminuent à nouveau. Vous pouvez le constater par le fait que la direction devient plus souple avec un angle de braquage plus important.

La force centrifuge augmente avec la vitesse. A partir d’une certaine vitesse, la force centrifuge est supérieure à la somme des forces latérales des roues. A ce stade, les pneus commencent à glisser sur la chaussée. Le frottement de glissement qui en résulte est en outre plus faible que le frottement d’adhérence lorsqu’un pneu roule sur la chaussée. Plus la chaussée est lisse et plus l’angle de braquage et la vitesse sont importants, plus le véhicule a tendance à sous-virer.

Les virages en épingle à cheveux sont particulièrement difficiles et peu appréciés des automobilistes. Un virage en épingle à cheveux est un virage dont le rayon se rétrécit progressivement. Cela signifie que le rayon est encore relativement grand à l’entrée du virage et nettement plus petit à la sortie. Si vous vous engagez dans un virage en épingle à cheveux à une vitesse qui permet tout juste à votre véhicule de rester sur sa trajectoire, il suffit d’un petit coup de volant supplémentaire au cours du virage pour provoquer un sous-virage.

Que faire si le véhicule sous-vire ?

Tout d’abord, essayez de garder votre calme. Si vous remarquez que votre voiture dérape sur les roues avant, n’accélérez surtout pas et ne tournez pas le volant. Lorsque vous accélérez, le poids se déplace davantage vers l’essieu arrière. Les roues avant sont donc légèrement soulagées, ce qui réduit encore plus l’adhérence entre les roues et la chaussée. Braquer encore plus fort pour forcer le véhicule à prendre un virage n’a pas non plus de sens si votre voiture sous-vire.

Dès que vous remarquez que votre véhicule sous-vire, vous devez réduire la vitesse et l’angle de braquage. Relâchez l’accélérateur. Il suffit souvent d’accélérer un peu moins et de réduire légèrement l’angle de braquage pour remettre le véhicule sur la bonne voie. Le cas échéant, vous devriez également débrayer ou mettre le levier sélecteur de la boîte automatique sur « N » afin qu’aucune force motrice n’agisse plus sur les roues. Si vous ne roulez pas trop vite, les roues avant retrouveront rapidement leur adhérence. Votre voiture est à nouveau dirigeable et se déplace dans la direction souhaitée.

Quels types de véhicules ont tendance à sous-virer ?

En règle générale, les véhicules à traction ont tendance à sous-virer et les véhicules à propulsion à survirer. Les forces motrices en sont la cause. Certes, le moteur lourd d’un véhicule à traction repose également sur l’essieu avant, mais les forces motrices entraînent un dépassement plus rapide des forces latérales que lorsque les roues avant ne sont pas motrices. Dans le cas d’un véhicule à propulsion, les forces motrices annulent également assez rapidement les forces latérales, de sorte que l’arrière du véhicule dérape. Si l’on ajoute à cela un moteur lourd, l’effet est d’autant plus important. Les véhicules à moteur arrière et à propulsion ont notamment la réputation d’être des « dérapeurs par l’arrière ». L’exemple le plus connu est sans doute la Porsche 911.

Voiture sur la route
© GettyImages / Bernhard Lang

Mieux vaut survirer ou sous-virer ?

Pour les automobilistes en général, les véhicules qui sous-virent sont plus faciles à maîtriser. La plupart du temps, il suffit de lever brièvement le pied de la pédale d’accélérateur pour que les roues avant retrouvent leur adhérence et que le véhicule reste dans sa voie. En cas de survirage, des réflexes rapides et vigoureux sont nécessaires pour maintenir le véhicule sur sa trajectoire. La plupart des voitures, y compris les véhicules à propulsion, sont donc réglées pour sous-virer plutôt que survirer.

En rallye, le dérapage arrière est exploité pour avancer plus rapidement. Lors de courses sur des chaussées lisses et peu adhérentes, les virages peuvent être franchis plus rapidement si le véhicule dérive, c’est-à-dire si l’arrière dérape de manière contrôlée. Cela requiert toutefois de grandes compétences au volant. Lors de la dérive, le véhicule est en principe uniquement dirigé avec la pédale d’accélérateur.

Comment prévenir le sous-virage ?

La manière la plus simple d’éviter le sous-virage de la voiture est de conduire de manière prévoyante et adaptée aux conditions météorologiques. Sur une chaussée mouillée, enneigée, verglacée ou recouverte de feuilles humides, les voitures ont tendance à sous-virer ou à survirer plus rapidement que sur une chaussée sèche. Il est également important d’avoir une suspension en parfait état et une pression de pneus correcte. Des amortisseurs défectueux réduisent l’adhérence des pneus au sol. Cela favorise le sous-virage et le survirage. Une pression trop faible des pneus avant peut également favoriser le sous-virage. Vérifiez donc régulièrement la pression de vos pneus.

Enfin, vous devriez toujours rouler avec des pneus adaptés à la saison. Les pneus d’hiver contiennent une plus grande proportion de caoutchouc naturel. Ils sont donc plus élastiques à basses températures et peuvent mieux s’accrocher au revêtement de la chaussée, ce qui permet d’obtenir des forces latérales plus élevées. En revanche, en été, le coefficient de frottement des pneus d’hiver est moins bon que celui des pneus d’été. Or, les pneus d’été deviennent durs et peu élastiques à basses températures. La capacité de la bande de roulement à adhérer à l’asphalte est nettement réduite à basses températures.

L’ESP empêche le survirage et le sous-virage

Sur les véhicules équipés du programme électronique de stabilité, l’ESP, une régulation électronique permet d’éviter le sous-virage et le survirage. Du moins dans la plupart des cas. Le système électronique de régulation mesure environ 25 fois par seconde, à l’aide de différents capteurs, si votre voiture va vraiment dans la direction souhaitée. Si les valeurs mesurées s’écartent des valeurs de consigne, l’électronique intervient. Tout d’abord, le couple moteur est réduit. Si cela ne suffit pas, les systèmes ESP peuvent freiner certaines roues afin d’augmenter à nouveau l’effort latéral. Votre véhicule est ainsi maintenu dans sa voie.